les mémoires de Fabien Cyr (2)
Deuxièmes partis Suite aux mémoires de Fabien Cyr. Au matin, il faisait froid dans les cambuses. Des hommes se réveillaient avec du givre sur les moustaches et dans les cheveux. Dans ces conditions, on comprendra que personne n'avait le coeur à se laver, l'eau glacée donnait des crampes aux mains des braves qui s'obstinaient à se faire quelques ablutions matinales. Toute cette misère rapportait quatorze dollars par mois aux bûcherons. Malgré tout, le moral des bûcherons était bon dans les circonstances. Je me souviens d'eux comme d'une bande d'hommes généreux, ingénieux et rieurs... Chaque chantier regroupait, selon le cas, de soixante-dix à cent bûcherons. On s'y retrouvait dans le paradis des hommes forts, dont les exploits véridiques ou imaginaires étaient racontés par tout un chacun. La force physique phénoménale primait sur tout et faisait l'objet de beaucoup de discussions, de palabres et de paris. Les bottes de foin s'a