LA PETITE HISTOIRE DE LA CHASSE-GALERIE



Le conte original de la chasse-galerie a été écrit par le journaliste, homme politique et auteur Honoré Beaugrand, qui a publié en l'an 1900 le recueil de ses écrits intitulé « La Chasse-galerie: légendes canadiennes », dans lequel figurait le conte même de la chasse-galerie. Ainsi commence le conte d'Honoré Beaugrand, qui nous parle de l'histoire de bûcherons travaillant dans un chantier de l'Outaouais dans les années 1850. 

Le soir du 31 décembre, ces bûcherons se préparaient à fêter le début de la nouvelle année, avec une petite tournée de rhum, par une nuit glaciale. Le cuisinier du chantier s'était endormi lorsqu'un des bûcherons, Baptiste, lui proposa d'aller voir son amoureuse, Lise, qui habitait hélas Lavaltrie!
Pour pouvoir faire le voyage dans la nuit et être de retour le lendemain matin, il fallait donc courir la chasse-galerie, soit faire un pacte avec le diable.
Huit hommes firent ainsi serment avec le diable et purent ensuite s'élever dans les airs afin d'aller rejoindre leur parenté en volant dans les airs!
« Baptiste connaissait ben son chemin: il nous menait tout droit sur Lavaltrie. Tout d'un coup il nous crie: – Attention, vous autres, on va atterrir bientôt dans le champ de Jean – Jean Gabriel, mon parrain. De lа, on trouvera ben quelque fricot ou quelque sauterie dans le voisinage … Bramaca! Irbaca!
Tout de suite après ces mots magiques, le canot plongea vers le sol et atterrit brusquement dans un banc de neige, près du bois de Jean – Jean Gabriel. »
Ainsi les hommes purent profiter de la fête et danser une partie de la nuit du Réveillon. Comme la fête battait son plein, ils purent aussi quitter sans être remarqués. Un Baptiste un peu ivre dirigeait le canot pour le retour et risqua quelques accidents, notamment en passant trop près d'un clocher!
Mais l'inquiétude suprême était que Baptiste sacre, ce qui allait probablement mettre fin à leur périple dans les airs. Ils eurent beau le bâillonner et l'attacher, Baptiste finit par se défaire de ses liens et lâcher un juron, ce qui fit tomber le canot dans les branches d'un gros pin, sauvant ainsi la vie des chanceux bûcherons.
Quand les autres hommes les trouvèrent dans un banc de neige au petit matin, ils n'osaient raconter leur histoire, convaincus que personne ne pourrait jamais les croire...

LA PETITE HISTOIRE DE LA CHASSE-GALERIE
Par EVELYNE FERRON

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