LES CHANTIERS DE LA GATINEAU CHANGENT DE VOCATION.

 


Ce sont les guerres européennes du début des années 1800, en bloquant aux Anglais les forêts de Scandinavie, les ont obligés à venir chercher le bois de construction pour leurs navires en Outaouais et sur la Gatineau. Les riches peuplements de pin blanc et pin rouge bordant la Gatineau et ses affluents en ont fait un bassin parfait où venir puiser ces ressources, faciles à atteindre et faciles à flotter par la suite.


  
Des milliers d’hommes dans la force de l’âge auront ainsi suivi des géants tel que Jos Montferrand, dans ce pays jusque-là fréquenté par les seuls coureurs des bois et les Algonquins.

De 1807 à 1840, des tarifs préférentiels sont instaurés par l’Angleterre. Cela permettra aux marchands britanniques d’importer en Angleterre le plus de bois possible du port d’embarquement de Québec,


destination finale des cages de bois flottées depuis la Gatineau. Un privilège exclusif de coupe de bois est même accordé jusqu’en 1843 à ceux qu’on appellera les Barons de la Gatineau, en fait la famille Wright et ses alliés… Mais les tarifs douaniers préférentiels sont retirés à partir de 1840 et le Gatineau Privilège n’est pas renouvelé après 1843.

Comble de malchance pour les entrepreneurs de la Gatineau et les employés des chantiers, les plus beaux peuplements de pin commencent à se faire rares : on a trop coupé, trop vite, trop intensivement. Le pin restant est dispersé au milieu d’autre peuplements, plus loin en Forest, et les arbres y sont plus petits, moins droits, ce qui pose un grave problème, puisque ces billots sont destinés à être équarris; ce processus est coûteux et engendre des pertes importantes car les troncs ne sont plus aussi beaux qu’avant.

Pourtant, les plus belles années des chantiers de la Gatineau sont encore
à venir; de plus en plus de bûcherons et des centaines de draveurs viendront travailler et s’établir dans les villages naissants ou sur des terres encore à défricher…


qui relance ainsi l’industrie du bois au Québec et lui permet d’atteindre des sommets encore inégalés.  La demande n’est plus pour le bois équarri; on veut de la planche et des madriers pour construire, du bois de chauffage pour les villes, des travers pour les lignes de chemin de fer, etc.  Cela oblige les compagnies forestières à construire des scieries plus en amont des rivières et à consacrer plus d’argent aux routes et chemins forestiers. Ce phénomène incite également les gouvernements à investir dans les chemins de fer, qui s’avèrent des voies idéales pour le transport du bois transformé. Parallèlement, le fait que les scieries les plus importantes sont situées à Hull, Chelsea,

Hawkesbury, entraîne une relance intensive de la drave sur la Gatineau et tous ses affluents, forçant les compagnies à construire des digues et des barrages de bois pour régulariser le cours des rivières et le niveau des lacs.

Ainsi, la compagnie des Gouin de Trois-Rivières, qui exploite des chantiers sur la Gatineau, construit le premier barrage de bois sur affluent de la Gatineau : le barrage Gouin sur le Cabonga.  Cette compagnie était réputée pour ses bateaux de bateaux de drave particuliers, conçus spécialement pour sauter chutes et rapides. 

Hôtel Gouin

Le Désert, c’est évident Maniwaki, où la compagnie avait ses bureaux d’embauche à même son splendide hôtel situé au coin des rues Comeau et des Oblats. Le gazon vert, qui serait pour nous une banalité, symbolisait à l’époque de luxe et civilisation pour des hommes qui passaient leur vie dans les camps forestiers assez primitif pour ensuite défricher et cultiver des terres au milieu des forêts.  La traite de Gouin c’est à la fois la paie bien méritée.

 

Réf : Une rivière qui vient du Nord

Recherche : Daniel Cécire


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