Maniwaki , mercredi 2 août 1871

Synthèse.

 Le courrier du Canada
Fondé par une société dirigée par Stanislas Drapeau, Le Courrier du Canada publie son premier numéro à Québec le 2 février 1857.
Supporté par l'Église dès sa fondation, Le Courrier du Canada prône les valeurs catholiques ultramontaines. Il devient, de fait, le principal organe des ultramontains modérés au Québec. Plutôt que d'analyser les événements, le journal les interprète en fonction de la mission des catholiques. Sur le plan politique, Le Courrier du Canada s'inscrit dans la lignée du Parti libéral-conservateur. Il appuie la Confédération canadienne ainsi que la sauvegarde des traditions québécoises au sein du Canada. Plus qu'un journal d'information, celui-ci se veut un organe de formation pour l'Église catholique.

Plusieurs journalistes et auteurs de renoms se succèdent au poste de rédacteur du journal, notamment Joseph-Charles Taché de 1857 à 1859, Narcisse-Eutrope Dionne de 1880 à 1884 et Thomas Chapais de 1884 à 1901.

Maniwaki, Mercredi le 2 août 1871
Bublier dans le journal, "Le courrier du Canada" 

Le 26 courant, vers 2 heures de l’après-midi, la population Algonquine Irlandais, et Canadienne de la paroisse du Désert était groupé autour du magnifique temple qu’elle vient de faire élever à la gloire de Dieu. On allait couronner ce bel édifice par un monument digne de la foi de ces peuples et de leur pitié envers la mère de Dieu. Ce monument est une statue de la très Sainte-Vierge, de 12 pieds de hauteur, sortie des ateliers de M. Dauphin de Montréal; et la cérémonie à laquelle on allait assister était l’installation de la Madone sur la haute et superbe tour de L’église, trône qu’on lui avait préposé pour signifier que Maniwaki est vraiment la terre de Marie et qu’à elle en appartient la garde.

On fit d'avance un procès verbal de l'événement  dont on allait être témoin; il fut signé du vénérable pasteur de la mission le R.P Delâge, de tous les autres Père Oblats présent à la cérémonie, des trois Chefs Indiens; Antoine Pakinawatique « l’homme frappé de la foudre ». Michel Makateinivi « l’homme noir » Antoine Pikin « la résine », et de l’entrepreneur M.M. Brennan; on l'enferma dans une plaque zine avec le numéro du courrier du Canada, du nouveau monde du courrier de St-Hyacinthe et du courrier de l'Outaouais et du True witness, puis on plaça le tout sous les pieds de la statue.  Ces journaux renferment tous des articles sur l’état actuel de l’église; plus tard peut-être sera-t-on curieux de retrouver ces témoins d’un âge passé.
La cloche annonça enfin que tout était prêt. C’était un spectacle émouvant de voir la joie que brillait sur toutes les figures. Toute la milice indienne était sur pied et marchait fièrement quatre drapeaux en tête, au son des violons et tambours. Un cri de joie et une saive d’artillerie firent résonner les échos des collines avoisinante, au moment où la statue fut mise en mouvement. Tout le monde était ému de voir cette magnifique statue s’élever si majestueusement sur le trône qui lui était préparé.  

La joie et l’émotion fut au comble quand la statue fut placée sur son piédestal.  Il fallait quelques paroles pour satisfaire aux vœux de tous les cœurs ; au trois R.R. P.P. de la congrégation des Oblats de M.I., adressent tous à tour la parole en Anglais, en Français, et en Algonquin pour célébrer les louanges de la mère de Dieu et louer la foi et la pitié des braves colons.  Ce monument leur dit-on, est une œuvre qui vous honore. Il redira aux populations qui vous entourent ce qu’ont produit la foi des catholiques et votre dévouement.  C’est aussi un monument qui fera votre consolation. Le travailleur s’arrêtent parfois au milieu de son ouvrage jette un regard sur la Madone pour lui demander une pensée du Ciel et une bénédiction pour ses travaux, parfois aussi à travers les clairières de vos forêts.

Des décharges d'artillerie et des cris d'applaudissement témoignent que ces paroles trouvent un écho dans tous les coeurs,   M. Logue, intelligent commerçant de l’endroit, pris alors la parole au nom de toute la paroisse.  Ce ne fut pas seulement pour parler de la joie que la fête avait réveillée partout, mais ce fut surtout pour exprimer la reconnaissance dont tout le monde était animé envers le révéré pasteur que plus que tout autres avaient contribué à l’érection d’un si beau temple.   La reconnaissance est une des plus beaux vecteurs du cœur et rien n’est si touchant que de la voir exprimer comme sut le faire M. Logue. Profitant de cette occasion il exprima aussi les bonnes sœurs grises, qui depuis plus d’un an, se dévouent avec tant de zèle à l’éducation des enfants des trois nationalités; Ces enfant il y a un an, prenait pour la première fois un livre entre leurs mains, avaient subi un examen propre à rendre leurs parents heureux, et les remplir d’espérance.  

les indiens, surtout avait été délicieusement réjouis par un petit drame, le premier qui ait paru sur la scène algonquine. Ce furent ces sentiments de joie et de reconnaissance que M.Logue sut exprimé envers les soeurs grises.
Jusqu'au sous la milice Indienne parada dans les rues du village et on termine la fête par une magnifique illumination de la tour et de la croix placer sur la montagne en arrière de la résidence des missionnaire.

(Quelques années plus tard, la foudre aurait frappé la statue de la madone)

Recherche Claude  Hubert    
    




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