Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau avant tout une paroisse.







Ce petit hameau portait le nom de Petite-Visitation-du-Lac-Rond, pour les Oblats qui le desservaient, ou Crique du Poste, pour les voyageurs et les forestiers qui empruntaient la route des lacs. Les citoyens l’appelaient aussi le « Coin flambant », à cause de la présence d’un vieil hôtel à la réputation plutôt corsée. Ce lieu de passage s’appelait aussi « Lac Bitobig », un nom algonquin signifiant « lac d’où on peut passer à un autre lac ». Les autochtones, bien longtemps avant l’arrivée des premiers explorateurs blancs, fréquentaient ce lieu de passage qui leur permettait de relier la « Pointe Désert », au confluent des rivières Désert et Gatineau, à Maniwaki, et le cours de la rivière du Lièvre.
Cet endroit se trouvait là où les limites des municipalités de Bouchette et de Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau rejoignent aujourd’hui la rive est de la rivière Gatineau.
Sise sur la ligne mitoyenne des cantons Cameron et Kensington, Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau se développe sur un territoire fréquenté depuis des temps immémoriaux. Elle se trouve sur le parcours ancestral avironné par les Anishinàbeg à l’époque du commerce des fourrures. À 18 kilomètres en aval de la rivière Désert, la Kitigan zibi, les convois printaniers de fourrures quittent alors la Gatineau, la Ténagagan zibi, en aval immédiat d’une longue île pour entrer dans le ruisseau qui mène au poste de traite érigé sur la Lièvre, la Waboz zibi. Le lac Rond traversé, ils remontent le chemin des eaux jusqu’au ruisseau Michel qui se jette dans le lac 31 Milles. Après avoir descendu le grand lac sur 8 kilomètres jusqu’au sud-est de la grande île, ils remontent le cours du ruisseau menant à la ligne de partage des eaux entre la Gatineau et la Lièvre. Après un portage en forêt, ils reprennent les eaux du ruisseau conduisant au lac à Foin et au lac des Sables sur la Lièvre où la Compagnie de la Baie d’Hudson a aménagé son poste de transbordement des fourrures. De là, les fourrures de la Gatineau et de la Lièvre sont acheminées à Lachine en rabaska.
Les Thompson, Morin, Nolan, Keeney, Barbe, Carle, Lafrenière, Rivet sont les premières familles de défricheurs qui entreprennent de repousser la forêt des cantons Cameron et Kensington à compter de la décennie 1880. Établis principalement dans le 4e rang, ces pionniers sont répartis entre les églises de Bouchette et de Maniwaki, toutes deux érigées à 16 kilomètres de là; la fréquentation des offices religieux leur est difficile lors des hivers rigoureux. Amorcé à l’époque de Mgr Brunet, le projet d’ériger une première chapelle demeure sans réponse favorable. En 1932, appuyés par les curés Ovila Paquette de Maniwaki et Adrien Latour de Bouchette, les familles de la colonie présentent une nouvelle requête à Mgr Limoges de Mont-Laurier pour obtenir la formation d’une paroisse aveccuré résidant. 5 mois plus tard, après étude et réflexion, l’évêque acquiesce à leur demande et décrète l’érection de la paroisse dédiée à Sainte-Thérèse-de-l ’Enfant-Jésus. En cette période économique difficile, la nouvelle paroisse doit toutefois attendre des jours meilleurs pour entreprendre la construction de son église. Paul-Émile Bouchard, le premier curé, est ainsi logé chez Dominique barbe où se tiennent les rassemblements religieux. Après emprunt et aide financière venue du ministère de la
Colonisation, la construction de l’église dessinée par l’architecte Charles Grenier s’amorce avec plusieurs journées de corvées paroissiales; les travaux sont assez avancés pour y célébrer la messe de minuit de Noël 1937.

Auteur Luc Coursolle
Recherche Daniel Cécire

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