Mission du père Joseph-Étienne Guinard

Baskatong
Plus au nord, on retrouvait un petit village à Baskatong. Avant la construction du barrage Mercier, le lac Baskatong avait quatre milles de longueur .  Chaque hiver la glace se crevassait dans le centre du lac d'où son appellation indienne de Baskatong qui signifie "crevasse" . Une centaine d'adultes résidaient en permanence à cet endroit.
Il y avait des Français des Anglais et des Algonquins.  La rivière Baskatong ne gelait jamais plus que quatre ou cinq jours dans les moments les plus froids de l'année. C'était un endroit de prédilection pour les oies sauvage.  Un vieux pont de bois tout branlant enjambait la rivière.  Cette dernière allait se jeter dans la Gatineau.  Toutes les activités de Baskatong tournaient autour de la coupe du bois.  Deux compagnies s'y trouvait, la John Gilmore et la W.C Edwards.  À l'exception des Indiens, tous étaient bûcherons, mesureurs de bois, commis ou contremaître.
Nous, les prête catholiques, nous nous entendions très bien avec les contremaître, monsieur Donnelley, qui nous hébergeait à chacun de nos voyages même s'il était protestant.  Les mesureurs, les commis et contremaître mangeaient ensemble tandis que les bûcherons avaient leurs quartiers dans les "sleeping house".  C'est le même Donnelley qui me donna la permission de couper tout les bois nécessaire à l'érection d'une chapelle qui fut d'ailleur construite en 1903 par le frère Lapointe, à la base d'une colline boisée de pins.  Donnelley en réalité l'agent du dépôt de la John Gilmore à Baskatong.



Malgré sa religion, son hospitalité envers nous dépassait celle qu'il déployait pour les pasteurs protestants.  Il faut dire que le baskatong avait besoin de religion.  tous les bûcherons et draveurs des chantiers de la région se réunissaient dans les deux hôtels de cet endroit sinistre.  Un agent disait souvent: "This is the worst spot in the world".
  Blasphèmes, bagarres, ivrognerie faisaient la vie quotidienne.  Les bûcherons refusaient de payer un sou pour la construction de la chapelle prétextant qi'ils étaient trop pauvres.  Néanmoins, ils m'invitent à "prendre un coup" avec eux.  La bouteille passait avant l'église.  L'endroit était triste que lorsqu'il fut question de choisire un patron pour la mission, je fis savoir à monseigneur Duhamel que, en guise de sainte patronne de Baskatong, Notre-dame-de-la-Pitié serait toute désignée.  Même les femmes de Baskatong considéraient qu'un homme véritable se devait de blasphémer et de boire.
Une fois la chapelle terminée, on construisit une école car la plupart des gens de baskatong ne savaient ni lire ni écrire.  Marie Levasseur, de Maniwaki, fut la première institutrice de cette école.  Elle enseignait la lecture, l'écriture, le calcul.  Au lieu des histoires obscènes des adultes, les enfants apprenaient des cantiques religieux.
le village Baskatong disparu en 1929 avec la construction du barrage Mercier sur la rivière Gatineau. Aujourd'hui, il se trouve à trente pieds sous les eaux du réservoir.
Le père Stanislas Beaudry s'occupait de faire déménager les corps de l'ancien cimetière.  Ils furent transportés sur les rives du réservoir actuel où on les inhuma en un nouveau lieu.  Le même père s’occupa en outre de faire démanteler la chapelle qui fut descendue en "cageux" jusqu'à Grand-Remous où l'on utilisa le bois pour la construction de la nouvelle église de Grand-remous, l'église de la paroisse Saint-Jean-Marie-Vianney.






Auteur:père Joseph-Étienne Guinard
Recherche: Daniel Cécire

Commentaires

  1. il y aurait de petites fautes d'orthographe à corriger, autrement le texte est intéressant. Peut-on identifer le personnage sur la photo? Et la croix, d'où est-elle ?

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  2. il y aurait de petites fautes d'orthographe à corriger, autrement le texte est intéressant. Peut-on identifer le personnage sur la photo? Et la croix, d'où est-elle ?

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