Préparation à la vie, Yvonne (Caron) Beaulieu.




Les écoles de rang sont aujourd'hui disparues, nos écoles de rang qu'on appelait aussi "Petites Écoles". La centralisation les a dévorées les unes après l'autre. Les régionales et les polyvalentes les ont remplacées et nos étudiants modernes doivent passer une partis de leur vie scolaire dans les autobus.

École de rang,  Messines
Ces écoles ont tenu une grande place dans les mémoires de Madame Yvonne (Caron) Beaulieu, enseignante mère-collaboratrice. Fille de George Caron et de Hermina Lacroix de Messines, petite municipalité de la Haute-Gatineau au nord de l'Outaouais au Québec. Elle a épousé le dix septembre 1934, Florent Beaulieu de Bouchette, une paroisse voisine.

Voici quelques lignes écrites par Yvonne (Caron) Beaulieu
Préparation à la vie: D'abord étant orpheline de père (George Caron) dès mon plus bas âge, j'ai dû me fixer un but, qui se précisait au fur et à mesure que se développait en moi mon sens de compréhension de la vie. En ces années difficiles, précédant la grande crise, il fallait penser combien aussi, c'était dur de gagner sa vie, et pourtant, je voulais faire quelque chose d'utile. Ce que j'aimais, c'était les enfants, être avec les enfants, et leur faire du bien. Mon but était donc trouvé: devenir enseignante ou infirmière.

Alors, avec toutes les difficultés, le travail, et le courage que cela comportait, je suivis ma route lentement, mais sûrement. Et après une formation de trois ans d'école normale à Hull j'étais graduée en pédagogie.
Bouchette, Yvonne (Caron) Beaulieu
Mes débuts dans l'enseignement: Je fis plusieurs années d'enseignement à Messines, dans différentes écoles de rang remplies à pleine capacité. J'étais heureuse auprès de ces jeunes écoliers. Mon premier salaire était de $300.00 brut par années, ce qui était déjà supérieures autres institutrices, vu que j'étais "diplômée".

La ferme et les enfants, dans Cameron; plus tard, après mon mariage à Florent Beaulieu, nous avons acheté cette terre où nous vivons encore. C'était un bien bon terrain, mais tout était à refaire;  Bâtiments, troupeau, clôtures, machines, etc. Étant chacun, les aînés de nos deux nombreuses familles, nous connaissions déjà beaucoup l'agriculture, puisque nos parents étaient agriculteurs. Ainsi nous avons relevé, petit à petit cette ferme, dont nous sommes fiers aujourd'hui. Notre famille comptait maintenant cinq enfants en âge d'études au secondaire, je les suivais de près, car je voulais tant leur réussite. Retour à l'enseignement: j'ai dû, à un certain moment, reprendre l'enseignement. D'ailleurs j'appréciais beaucoup de retourner encore une fois auprès des jeunes.

Ferme Beaulieu
J'ai enseigné à Sainte-Thérèse de la Gatineau, aux 7ème années et 6 ème années.  Ensuite, je pris la direction du collège Saint-Gabriel, à Bouchette, encore à des 7ème années garçons au début, et des filles se sont ajoutées par la suite. Mes dernières classes furent à l'école Notre-Dame de grâce de Bouchette.

Fin de ma carrière d'enseignante avec la grande inondation; après avoir passé dans mes classes plus de six cents élèves durant ma carrière de 21 ans d’enseignement, j'ai abandonné en 1974, années de l’inondation.

Un travail énorme était à refaire, car notre ferme, comme plusieurs autres d'ailleurs, en avait pris tout en bain. Mais j'ai laissé l'enseignement, consciente d'avoir tout de même, donné à ces élèves, l'instruction d'abord, et l'éducation possible en ces années, malgré le manque de facilités, comme nous pouvons bénéficier aujourd'hui. Maintenant, nous soutenant l'un et l'autre, Florent et moi, nous nous acheminons dans notre retraite, tout en regardant notre travail des années passées, heureux malgré tout, d'avoir accompli ce que nous aimions le plus.

Yvonne (Caron) Beaulieu
Bouchette, le 3 mars 1987

Réf: archives familiale, Rémi Beaulieu































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