Kitigan zibi ,Notre-Dame-du-Très-Saint-Rosaire



Kitigan zibi ,Notre-Dame-du-Très-Saint-Rosaire



Outre leur présence chez les Anishinàbeg de Kitigan zibi depuis 1845, les Oblats de Maniwaki érigent des aïamiemikiwan, des maisons de prières, à Mitikonobikïng, Kiteigasi, Manouan, Wemontaching, Obédjiwan, Waswanipi ainsi qu’aux lacs Simon, Barrière et Victoria; ils font aussi la mission à Coocoocahe, Mesagemous, Mikiskan, Michomis et Oskélénéo.
À Maniwaki toutefois, la situation se détériore. Croyant que les Oblats sont là uniquement pour eux, les familles autochtones acceptent mal que les Pères consacrent de plus en plus de temps aux colons blancs arrivés de Gloucester avec le père Régis Déléage. Celui-ci doit même s’impliquer physiquement pour arracher la statue de la Vierge des mains d’un colosse anishinàbe qui avait résolu de l’emporter avec lui pour protester contre les prises de position des Pères en faveur des paroissiens blancs. L’église paroissiale devenant exigüe, la tension monte à nouveau en 1894 alors que le père Jean-Pierre Guéguen songe à déplacer la réserve vers le Baskatong afin de l’éloigner des débits d’alcool de Maniwaki. Les autochtones s’opposent fermement au projet et suggèrent plutôt aux Blancs de se construire une église pour eux-mêmes. La mésentente perdure pendant des années entre communauté anishinàbe et communauté blanche.
Il faudra la création du diocèse de Mont-Laurier pour voir le tenace et diplomate père François-Xavier Fafard obtenir la naissance d’une nouvelle paroisse autochtone et l’érection de l’église consacrée à Notre-Dame-du-Très-Saint-Rosaire. Le frère oblat Tremblay est à la fois l’architecte et le peintre-décorateur de la jolie construction bénie par Mgr François-Xavier Brunet de Mont-Laurier en septembre 1917; avec traduction du père Fafard pour l’occasion, sermon et chants se font en langue anishinàbe. Plus tard en 1941, le père Étienne Guinard devient curé résidant et fait construire le presbytère. Véritable légende enHaute-Gatineau, cet Oblat a d’abord œuvré dans les missions de la baie James pendant 7 ans; ce qui lui donne l’occasion de publier un premier guide en langue crie afin d’aider les autres missionnaires. En 1899, il accepte une seconde Obédience pour la Haute-Gatineau. Missionnaire dans les chantiers forestiers hivernaux pendant trois décennies, il prend aussi charge des bandes anishinàbeg du nord de l’Outaouais. Auteur du volume « Les noms Indiens de mon pays », il se dévoue à Maniwaki et à Kitigan Zibi jusqu’en 1964. Il s’éteint, centenaire, au sanatorium de sa communauté à Sainte-Agathe-des-Monts en janvier de l’année suivante.



Auteur Luc Coursol
Recherche Daniel Cécire.

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