Traditionnel menu de Noël
Traditionnel menu de Noël
Chaque année le 24 décembre, des millions de Québécois se
réunissent en famille pour partager le traditionnel souper de Noël. Mais
combien d'entre eux savent vraiment quelle est l'origine de ce repas si
particulier?
Nous avons fait appel à Michel Lambert, fondateur du site
Cuisine patrimoniale du Québec et auteur de la collection Histoire de la
cuisine familiale du Québec, pour en avoir plus.
L'origine du menu de Noël au Québec ne date pas d'hier.
Les tourtières, la dinde et les desserts viennent de loin
Le bœuf et le porc n'étaient pas à l'époque des viandes qui
existaient en grande quantité, car elles impliquaient de nombreuses
contraintes, dont la principale était de devoir stocker de la nourriture pour
nourrir les bêtes l'hiver. De la France, les Québécois ont hérité des pâtés à
la viande (tourtières), des beignes et de la tarte au sucre, qui est une
recette de la Picardie, une région du Nord du pays.
De son côté, Christophe Colomb a apporté avec lui la dinde,
qui fera le bonheur de millions de Nord-Américains. La gelée de canneberges est
aussi une tradition américaine. « 70% du repas de Noël québécois est constitué
de plats provenant des États-Unis. Le reste vient de la France, dit Michel
Lambert. Le menu québécois a évolué d'année en année et s'est stabilisé autour
des années 60 ».
Les effets de la publicité sur notre menu des Fêtes
Les oies consommées à Noël par les Québécois ont été
remplacées à la fin des années 40 par des dindes à cause de la publicité! « Il
y avait au Québec une entreprise qui s'appelait Dominium et qui importait des
dindes des États-Unis et de l'Ontario et qui en faisait la publicité,
explique-t-il.
C'est à partir de cette période que la dinde s'est mise au menu
du souper de Noël et de celui de l'Action de grâce ».
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Il ne faudrait pas croire que le souper de Noël a toujours
été celui que l'on connait. « Pendant des années et jusqu'à la génération de ma
mère, il n'y avait pas de festin comme on peut en connaître de nos jours à
Noël, continue Michel Lambert. On soupait légèrement, on allait à la messe le
24 au soir et au retour on mangeait des beignes et des chaussons à la viande et
c'était tout. C'est le lendemain qu'on cuisinait des saucisses et des plats
plus consistants. Le festin, c'était plutôt pour le 1er de l'an ».
Vers des tartares, des sushis et des fondues
Le menu de Noël n'est pas figé dans le temps et ne le sera
jamais probablement jamais. À mesure que la gastronomie évolue, que de
nouvelles cultures viennent enrichir le paysage culinaire québécois, le souper
de Noël se transforme. On risque de retrouver pendant longtemps encore sur nos
tables le 24 décembre betteraves marinées, tourtières, légumes racines,
cipailles, ragoûts de pattes de cochon et boulettes, patates pilées, sucre à la
crème, dindes farcies, bûches, lait de poule et autres punchs de Noël, mais pas
uniquement. « Certains plats apparaissent, comme des tartares, des sushis, des
fondues chinoises ou bourguignonnes... c'est une perpétuelle évolution »,
conlut Michel Lambert.
Qui sait; un jour aurons-nous peut-être au souper de Noël
une paella, une pizza calzone et une dinde... car non, la dinde, ça ne changera
jamais!
Recherche Daniel Cécire
Auteur, David Nathan
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