Le fort du Désert

le poste du Désert, premier établissement permanent en Haute-Gatineau devient, dès sa fondation, le magasin général et le rendez-vous obligé de tous ceux qui fréquentent  la région: Algonquins, coureurs des bois au début, marchant de bois, bûcherons, colons et missionnaires s'y succèdent ou s'y rencontre... C'est le seul endroit où, à des centaines de kilomètres  à la ronde et au milieu de forêts encore entièrement vierges,  on puisse se procurer des vivres, des munitions ou des outils. L'importance du fort de la compagnie s'accroît à mesure que montent les exploitants de bois, qui font pourtant fuir le gibier et s'éloigner les fourrures.

Le fort devient encore plus important quand arrivent, un peu avant 1835, plusieurs familles algonquines guidées par Pakinawatik et qui s'établissent de façon permanente tout autour du poste du Désert.  C'est au fort que couchera Mgr Joseph-Eugène-Bruno Guigues, premier évêque d'Ottawa, lorsqu'il viendra en mission auprès des Algonquins décimés par la maladie en 1849.  La petite histoire veut que le bourgeois du fort, comme on appelait le commis de la compagnie, ait obligé l'évêque à dormir sur la table en refusant de lui céder son unique lit...

Un agent est donc installé en permanence et il met en exploitation toute la pointe pour produire le foin, le blé et les légumes nécessaires au commerce et à sa propre subsistance.
Ancien poste de traite de l'Île Roy 1916
La ferme ne suffit déjà plus après quelques années et les agents de la Bai d'Hudson achètent d'un Indien, nommé Michel Coucou, l'Île qu'il occupe sur la Gatineau pour en faire une deuxième ferme pour l'approvisionnement du fort.  La maison de Coucou est améliorée et des bâtiments de ferme et un chaland sont ajoutés.   Des colons sont employés pour cultiver la terre et élever un petit troupeau; l'Île devient la Hudson Bay Island... On peut encore y apercevoir des bâtiments, tout ce qui reste de la présence de la Compagnie de la baie d'Hudson en Haute-Gatineau.


Réf: Une rivière qui vient du nord
Recherche; Daniel Cécire




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