Eau miraculeuse
La
consécration de l'eau se fait le Samedi saint et les croyants
en profitent
pour rapporter à la maison des réserves d'eau nouvellement bénite.
Devant ce rituel religieux, il n'en faut pas plus pour que la
croyance populaire se développe. Par analogie, toutes les eaux mêmes
naturelles peuvent être investies de certaines grâces. Associée à
la nature qui reprend vie au printemps, l'eau courante qui coule des
ruisseaux à Pâques est une eau nouvelle et fraîche; on lui
attribue un pouvoir magique de guérison et de protection. Quoi qu'il
en soit, la tradition de cueillir de l'eau le matin de Pâques est un
trait qui relève davantage de la pratique populaire. Pour que
cette eau soit efficace, il faut cependant réunir certaines
conditions.
D'abord, l'eau doit couler à l'année longue et ne doit
pas être stagnante. L'eau d'un ruisseau, d'une rivière ou d'une
source peut convenir. Il faut la cueillir dès l'aube avant le lever
du soleil le dimanche de Pâques. Selon les endroits, la façon de
puiser l'eau comporte tout un rituel. Certains la ramassent en
silence depuis le lever, d'autres en priant, mais la plupart
s'entendent pour qu'elle soit recueillie à contre courant,
c'est-à-dire dans le sens inverse d'où elle coule sous peine
qu'elle ne se conserve pas. La croyance affirme que cette eau
miraculeuse ne se corrompt pas d'une année à l'autre. Tout comme
les rameaux et les cierges bénits, l'eau de Pâques semble remplir
aux yeux des croyants la fonction de protection contre certaines
maladies et certaines catastrophes naturelles. Il suffit d'en
boire ou d'en asperger les objets. Une fois les bouteilles et les
seaux remplis, on en profite pour regarder le soleil se lever. Selon
la luminosité du jour, on dit que le matin de Pâques le soleil
danse pour souligner la résurrection du Christ. La coutume de
cueillir l'eau de Pâques est un rituel en perte de vitesse depuis
que la religion est moins importante dans la vie des Québécois.
Cette cueillette a été transmise par les ancêtres français de la
Bretagne et de la Normandie mais son origine remonte à d'anciens
rites païens autour des fêtes du printemps.
Réf: Tradition Religieux du Québec
Recherche:Daniel Cécire
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