Le sanctuaires des hommes
Sanctuaires de la gent masculine pendant longtemps, il fallut une loi pour que les femmes aient accès aux tavernes au Québec. Si vous voulez en apprendre plus sur le sujet, ouvrez-vous une « tite frette » et lisez ceci.
Une histoire de boisson
Le mot taverne nous vient du latin tavernae qui désignait, à l'époque de l'Empire romain, un local commercial situé au rez-de-chaussée d'une insulae (genre d'édifice à logement). Le tavernier était en réalité un genre de grossiste en vin qui le vendait en pichet ou en tonneau, contrairement au cabaretier qui, lui, servait du vin en petite portion au client avec un repas. Ceci explique probablement le fait que les tavernes ont été jusqu'aux années 60, avec l'arrivée des brasseries, les seuls établissements qui pouvaient vendre la bière en pichet ou en fût (qu'on appelle communément draught ou draft), la bière étant vendue ailleurs en bouteille seulement.
Les tavernes au Québec
Or, ces établissements étaient rigoureusement réservés qu'aux hommes. Les femmes n'avaient pas le droit d'entrer ni d'être servies. Et quand madame téléphonait à la taverne pour parler à monsieur, celui-ci n'était souvent pas là (« … si c'est ma femme, tu m'as pas vu! »).
Mais l'homme n'allait pas tarder à être chassé de ce « paradis » lorsque, en 1979, la Loi sur les infractions en matière de boissons alcooliques fut instituée, loi qui donnait le droit aux taverniers de vendre de la bière aux dames. Il y eut de la résistance pour se conformer à cette loi, mais en 1986, c'était la fin des tavernes réservées aux gars.En 2008, les médias rapportèrent le cas d'une taverne de la Rive-Sud qui refusait encore, en vertu d'un droit acquis dans les années 60, de servir les femmes pour une période de 100 ans! C'est presque drôle, avouez!
Vive la différence!
Bien que ça puisse paraître attrayant un endroit juste de gars, il faut reconnaître qu'aller veiller là où garçon et filles se rencontrent est bien plus amusant. Bien que les femmes se soient battues becs et ongles pour leur droit à l'égalité et à entrer dans les tavernes, il se trouve que ces mêmes femmes instaurent depuis quelques années le même genre de discrimination qu'elles ont subie avec leurs gyms réservés aux femmes. Elles invoquent les mêmes types de raisons que les « hommes de taverne » brandissaient pour exclure celles-ci. Paradoxal n'est-ce pas?
par Éric Doyon
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